mardi 18 août 2009

Good Bye Vietnam





Dernières heures à Hanoï. Nous avons quitté la fraicheur des montagnes par un train de nuit pris en gare de Lao Cai, une ville située à 1 heures de bus de Sapa. Avant de monter dans le train, nous sommes allés voir le poste frontière avec la Chine. Il y a 20 ans, nous étions là, côté chinois et avions essayé de rentrer au Vietnam. Sans succès, malgré une tentative de corruption du douanier ! A l’époque c’était un coin perdu. Nous étions montés dans une barque pour traverser le fleuve rouge qui sépare les deux pays. Le douanier nous avait remis manu militari dans la barque, direction la Chine. Aujourd’hui, c’est un poste frontière très animé. Nous y rencontrons des Lettons partis de Riga en camion, en route vers Melbourne !! En voyage, on rencontre toujours des gens qui font des trucs extraordinaires.
Le train vers Hanoï est très confortable. Nous avons une cabine pour nous, les filles sont contentes. Nous arrivons dans la capitale à 5 heures du matin et filons à l’hôtel où nous logions avant de partir à Sapa. On réveille les gardiens qui ne nous en tiennent pas rigueur (« Welcome back !») et on a la chance d’avoir la chambre tout de suite. C’est un ‘very early check in’, dans une grande chambre familiale impeccable, négociée à un prix imbattable par Marc, 30$. L'hotel est situé dans le quartier de la cathédrale Saint Joseph, un coin très agréable de Hanoï, avec de minuscules échoppes, des boutiques design, des cafés signalés par l'enseigne Caphé Kem. A côté de notre hotel, il y a un salon de beauté ouvert tard le soir, qui permet aux belles de nuit de se préparer. Spectacle garanti. Le soir, les trottoirs se remplissent de gens assis sur de minuscules tabourets, qui sirotent des cafés et grignotent des graines de courges. Il y a aussi des tailleurs qui copient des vêtements en 24 heures à des prix défiants toute concurrence. C’est très bien fait. Je me fais faire deux chemises et deux robes en lin.
Pour le diner, nous allons dans un restaurant qui est une institution à Hanoï, Chaca La Vong, où il y a un menu unique composé de poisson grillé servi avec des nouilles de riz et des herbes parfumées. Marc est sûr d'y être déjà allé, il y a 20 ans lors du voyage avec les Dufourcq (Nicolas, Caroline, vous en souvenez vous ?).

Pas de répit pour l'Oncle Ho

A Hanoï, nous avons été visiter le mausolée où est exposée la dépouille de Ho Chi Minh, le père de la nation. Contrairement à ses dernières volontés (être incinéré), ce pauvre Ho a été embaumé et est exposé depuis 40 ans à la vue des fidèles. Chaque jour, une file interminable vient voir le cercueil en verre où il repose. C’est assez impressionnant d’ailleurs. Avant d’y arriver, on doit passer plusieurs contrôles de sécurité, laisser sacs et appareils photos, se couvrir les épaules, enlever les lunettes de soleil et les chapeaux. Des militaires sont au garde à vous tous les 10 mètres. Dans le mausolée lui-même, il doit faire 15 degrés. La pièce est plongée dans le noir, sauf le corps qui est éclairé. Le cercueil est gardé par une dizaine de militaires. Le corps est très bien conservé, on dirait de la cire. Il parait qu’il part chaque année en Russie pour y subir un petit ravalement.
A côté du mausolée, il y a la maison traditionnelle vietnamienne où a vécu Ho Chi Minh. Ce lieu historique est flanqué d’un grand et moche magasin de souvenirs sponsorisé par Pepsi. Choc des cultures...

La balade de Mi




Dernière journée à Sapa consacrée à une promenade dans les rizières, avec notre guide Mi (dite Mimi), une jeune femme dynamique et joyeuse. Nous avons de la chance, il ne pleut pas, le soleil donne des couleurs éclatantes au paysage. Nous sommes suivis par un essaim de petites dames qui veulent nous vendre des produits d’artisanat. Elles sont souriantes mais ne nous quittent pas ! Dans les villages, on peut les voir fabriquer les vêtements traditionnels en chanvre et les teindre avec de l’indigo. Une fois séchés, les tissus sont frottés avec une pierre, ce qui leur donne un bel aspect irisé. Les villages que nous traversons ont des maisons d’hôtes (confort très sommaire) pour ceux qui font des treks dans la région. Sapa est en effet un centre de treks important, du plus facile au plus difficile (escalade du mont Fansipan, le plus haut du Vietnam à 3100 mètres). Nous aurions été tentés par un trek mais cela suppose d’être équipés pour la montagne. Un autre voyage …

dimanche 16 août 2009

La beauté des rizières




A Sapa, les montagnes ont été façonnées par l'homme. Chaque dénivellé a été creusé pour y cultiver du riz. Cela donne des paysages absolumment superbes.
En ce moment, le riz est presque mûr, il sera moissonné dans un mois. Les paysages sont encore plus beaux parait-il quand les rizières sont en eau car cela fait des miroirs.
Nous avons pris une jeep avec chauffeur pour nous promener dans les villages, où les filles ont le bonheur de trouver des chiots. Heureusement j'ai ma lotion bactéricide pour laver les mains qui tripotent ces sacs à puces !

Sapa : la couleur et les sourires



Nous avons quitté la chaleur de la plaine vietnamienne. Nous voilà à Sapa, ancienne station d'altitude près de la frontière chinoise où les colons français venaient trouver la fraicheur et se refaire une santé. Sapa est à 1700 mètres, il fait 20°, nous avons presque froid ! C'est délicieux après ces semaines de chaleur.
Sapa est la région des minorités ethniques : Hmong noirs, rouges ou blancs, Dao, Zao, Taï ... Chaque minorité a un costume particulier qui permet de la reconnaitre. Les coiffes notamment sont magnifiques. Les femmes ont des jupes au dessus des genoux, et des jambières qui leur protègent les mollets. C'est gracieux. Les femmes et les hommes sont petits mais cela ne les empêchent pas de porter des charges lourdes dans des paniers d'osier, et de parcourir des kilomètres pour venir de leurs villages jusqu'au marché de Sapa. Ce sont les mêmes minorités que nous avions vues au Yunnan il y a 20 ans, dans le nord du Laos ou de la Thaïlande. Je craignais qu'elles aient adopté le vêtement à l'occidental. Au contraire, elles semblent très attachées à leurs vêtements, sans doute justement parce qu'elles sont minoritaires.



Les femmes des minorités sont charmantes, rieuses, très commerçantes. Il est difficile de leur résister ! Elles ont le regard vif et la négociation efficace, mais tout se fait dans le sourire. Il y a beaucoup de choses à acheter ici : tissus brodés, sacs, costumes... Je dois dire que nous trouvons le contact avec les gens d'ici plus agréable que celui des Vietnamiens qui peut être rude. Au cours du voyage, nous étions sur nos gardes car les arnaques sont fréquentes. A Hanoï par exemple, presque tous les taxis ont essayé de nous voler.
A Sapa, ce sont les femmes qui sont en contact avec les étrangers car les hommes ne parlent pas l'anglais. Les femmes le parlent bien. Les hommes, eux, ont la charge de construire les maisons, de faire les gros travaux dans les champs et de fabriquer les paniers en osier.
Ces minorités ont eu traditionnellement de bons contacts avec les occidentaux, notamment au moment de la colonisation. Elles sont de religion catholique. Bref, beaucoup de points qui les distinguent des Vietnamiens.